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Kobané, ville en ruine, ville piégée

Mines et autres armes Urgence
Syrie

Kobané est enfouie sous une quantité innombrable d'engins de guerre non explosés. On compte en moyenne dix munitions par mètre carré dans le centre ville. Les engins non explosés et les pièges mettent en danger les Syriens qui reviennent à Kobané et entravent l'aide humanitaire. Handicap International organise des campagnes de sensibilisation pour limiter les risques d'accident et a commencé des actions de dépollution des engins explosifs de guerre.

deux hommes âgés debout entre des matérieaux de construction où sont posés deux engins de guerre non explosés

Kobané est enfouie sous une quantité inombrable d'engins de guerre non explosés. On compte en moyenne dix munitions par mètre carré dans le centre ville. Les engins non explosés et les pièges mettent en danger les Syriens qui reviennent à Kobané et entravent l'aide humanitaire. Handicap International organsie des campagnes de sensibilisation pour limiter les risques d'accident et a commencé des actions de dépollution des engins explosifs de guerre.

En avril 2015, les experts de Handicap International ont effectué une mission d'évaluation à Kobané. L'équipe a pu observer de ses propres yeux les conséquences des violents affrontements qui se sont déroulés dans le centre-ville, ainsi que dans les quartiers sud et nord de Kobané.

Quatre mois de combats au sol [1], ainsi que les frappes aériennes de la coalition emmenée par les États-Unis, ont détruit près de 80 % des bâtiments de la ville. Les experts ont découvert près de 1 000 cratères de bombes, dont certains de plus de 10 mètres de diamètre - résultat d’une vague de violence marquée par 700 frappes aériennes, avec des bombes de 250 kg à une tonne, et l'explosion de 40 voitures piégées dans le centre-ville.

Une situation cauchemardesque

Le centre de Kobané est très fortement contaminé par les armes, avec une densité moyenne de 10 munitions au mètre carré. Conséquence de combats longs et lourds, de nombreux engins non explosés, industriels ou artisanaux, restent présents dans les décombres des bâtiments effondrés ou endommagés. De plus, les quartiers où se sont déroulés les combats les plus féroces regorgent encore de pièges, notamment de dispositifs explosifs cachés dans les cadavres.

« Ce que nous avons vu à Kobané dépasse nos pires cauchemars : une grande partie de la ville est détruite et la contamination par les armes non explosées de toutes sortes a atteint une densité et une diversité rarement observées », déclare Alma Al-Osta, experte chargée du plaidoyer contre les engins de guerre non explosés. 

« Les engins non explosés et les pièges sont une menace quotidienne pour les personnes qui ont fui Kobané et tentent désormais de rentrer chez elles. Cette pollution due aux armes empêchera les gens de reconstruire leur vie, et rend impossible l'accès à plusieurs zones. Elle empêche aussi les organisations humanitaires de travailler en sécurité et d'apporter l'aide nécessaire à cette population vulnérable. »

Sensibiliser et déminer

Handicap International insiste : des mesures immédiates doivent être prises en Syrie pour protéger les civils des effets mortels ou handicapants de ces armes et pour aider les blessés. Il est d'une importance vitale de mettre en place des activités d'éducation aux risques à destination des populations exposées, notamment celles susceptibles de retourner dans les zones contaminées.

La dépollution et l'enlèvement des débris sont également des priorités urgentes, car les personnes qui regagnent leur foyer peuvent être tentées d'évacuer elles-mêmes les engins non explosés. Notre association met à profit son expertise pour répertorier les armes conventionnelles et les engins explosifs improvisés, les enlever et les détruire dans un endroit sécurisé.

Handicap International appelle aussi la communauté internationale à reconnaître les terribles conséquences de l'usage des armes explosives dans des zones peuplées telles que Kobané et que les Etats s’engagent dans un processus international destiné à mettre fin à l'usage des armes explosives dans les zones peuplées. 

[1] Les hostilités ont commencé fin septembre 2014 et après quatre mois de combats, la ville de Kobané a été prise officiellement par les forces kurdes le 25 janvier 2015.

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