Les accidents de la route, un fléau mondial
Les accidents de la circulation constituent un problème important dans de nombreux pays en développement, notamment dans les pays d’Asie. L’urbanisation y progresse rapidement et devrait s’accompagner d’une planification de l’aménagement du territoire. Or l’infrastructure actuelle n’est pas adaptée à l’accroissement de la circulation dans les villes et la législation accuse un retard également.
Les accidents de la circulation constituent un problème important dans de nombreux pays en développement, notamment dans les pays d’Asie. L’urbanisation y progresse rapidement et devrait s’accompagner d’une planification de l’aménagement du territoire. Or l’infrastructure actuelle n’est pas adaptée à l’accroissement de la circulation dans les villes et la législation accuse un retard également. On voit donc le nombre d’accidents de la circulation augmenter à un rythme préoccupant. Et si nous n’intervenons pas, cette tendance va encore s’accentuer.
Des études montrent que les accidents de la circulation font, proportionnellement, plus de victimes parmi les pauvres et les groupes de population les plus vulnérables. Ces personnes ne reçoivent pas d’appui durable en cas de conséquences à long terme d’un accident. De même, au moment de l’accident, elles ne peuvent pas toujours -loin de là- compter sur des premiers secours.
Handicap International vient en aide à ces personnes et des projets sont en cours au Laos, au Vietnam et au Cambodge pour améliorer la sécurité routière. Ces actions s’inscrivent tout à fait dans notre mandat, qui est de contribuer à la prévention des handicaps.
Pourquoi Handicap International, plus connu pour sa lutte contre les mines antipersonnel, oeuvre à la sécurité routière?
Avec le temps, Handicap International a constaté que ses centres de réadaptation commençaient à accueillir plus de victimes d'accidents de la route que d'accidents de mines. Aujourd'hui, la population est bien informée sur les dangers des mines et autres engins non explosés mais le Vietnam manque cruellement de toute notion de sécurité routière. Les conducteurs ne font preuve d'aucune courtoisie, et la circulation, l'infrastructure et la législation routières ne sont absolument pas au point. Pratiquement, de nombreuses personnes sont handicapées ou blessées suite à des accidents qui pourraient être
facilement évités.
Qu’avez-vous fait pour prendre le taureau par les cornes ?
Nous avons procédé à une analyse approfondie de la situation et pris toute une série d'initiatives. Nous coopérons ainsi avec les autorités en offrant, par exemple, une aide pratique permettant à la police de procéder à des tests d'alcoolémie avec du matériel approprié. Nous avons aussi proposé une collaboration structurelle en vue d'adapter la législation. C'est ainsi que le port du casque est aujourd'hui obligatoire à Ho Chi Minh Ville. Mais la modification de la loi ne suffit pas, et nous avons également mis sur pied des campagnes de sensibilisation avec des affiches et des spots. Nous avons aussi organisé un concours pour une affiche sur le thème de la sécurité routière. Le projet lauréat est beaucoup plus parlant que notre affiche traditionnelle, qui montrait un motard disant en souriant “Portez un casque”. Aujourd'hui, à Ho Chi Minh tous les motocyclistes portent un casque.
Existe-t-il une éducation à la sécurité routière au Vietnam?
Par le passé non,mais aujourd'hui, grâce à notre travail avec les autorités, elle fait désormais partie des programmes de cours. Nous avons aussi organisé dans plusieurs écoles un spectacle dans lequel les enfants apprennent les bases de la sécurité routière de manière ludique. Nous proposons aussi des exercices sur le terrain pour que les jeunes prennent de bonnes habitudes dès le départ.
Je pense qu'ici les premiers secours sontmieux organisés. Au Vietnam, il faut appeler la police et l'ambulance séparément, et parfois, elles n'arrivent sur les lieux de l’accident qu’après plusieurs heures. C'est pourquoi nous travaillons avec la Croix-Rouge locale. En formant des bénévoles aux premiers secours, nousmettons en place un réseau de personnes capables de se rendre rapidement sur les lieux d'un accident et de contacter les services d'aide.