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Philippines : une seule jambe pour une étoile

Réadaptation Santé Urgence
Philippines

Suite au passage d'Haiyan, beaucoup de Philippins handicapés ont pu recevoir des soins adaptés pour la première fois de leur vie. Comme John Mark, un jeune prodige de la danse né avec une seule jambe. La béquille qu'il avait n'était pas adaptée et le faisait souffrir. La venue d'Handicap International dans la région de Tacloban après le passage du typhon Haiyan a permis à l'association de découvrir John Mark et de l'équiper d'une nouvelle béquille. Une avancée pour l'enfant, qui a dès lors pu suivre ses camarades. 

Portrait de John Mark, une béquille sous le bras

Suite au passage d'Haiyan, beaucoup de Philippins handicapés ont pu recevoir des soins adaptés pour la première fois de leur vie. Comme John Mark, un jeune prodige de la danse né avec une seule jambe. La béquille qu'il avait n'était pas adaptée et le faisait souffrir. La venue d'Handicap International dans la région de Tacloban après le passage du typhon Haiyan a permis à l'association de découvrir John Mark et de l'équiper d'une nouvelle béquille. Une avancée pour l'enfant, qui a dès lors pu suivre ses camarades.

À dix ans, John Mark Verzosa est un prodige de la danse dans son école à New Era, située dans la banlieue de Tacloban, aux Philippines. Lorsqu'il danse, à l'école ou dans la salle communale locale, ses camarades, professeurs et voisins se pressent pour l'admirer. Son "voguing"  et son déhanché sur le titre K-pop « Gentleman », interprété par le chanteur sud-coréen Psy, lui valent toujours un tonnerre d'applaudissements.


Un garçon studieux, une béquille mal adaptée

John Mark est aussi un excellent élève, bien qu'il aspire à devenir danseur professionnel. Une fois le show terminé, c'est un garçon calme et studieux, pas encore habitué au feu des projecteurs.

Chez elle, tenant dans sa main les médailles de danse remportées par son fils, la mère de John Mark ne peut retenir une larme à l'évocation de la vie qu'il menait avant de découvrir sa discipline fétiche. Né avec une seule jambe, John Mark était la risée de ses camarades qui avaient fait de lui leur souffre-douleur. Au sein de la communauté de cette famille de huit enfants, il était même parfois considéré comme un fardeau.

« À la naissance de John Mark, j'ai décidé de ne plus avoir d'autre enfant, afin de pouvoir lui offrir une vie décente », confie Janeth. « J'ai toujours cru en lui ; je n'ai cessé de lui répéter qu'il pouvait faire exactement la même chose que les autres. »

Lorsqu'il danse, John Mark se trémousse tout seul sur sa jambe unique. Pour se déplacer, il utilise une béquille qu'il tient à sa gauche, afin de s'équilibrer. Pendant des années, il a dû se contenter d'une grossière béquille de fortune, faite en bois. Elle l'aidait à déambuler dans les rues accidentées et à descendre les pentes herbeuses de son village, mais elle n'était pas adaptée à sa morphologie et la poignée, non capitonnée, lui blessait souvent la main.

Un nouveu commencement

En janvier 2014, suite au passage dévastateur du typhon Haiyan et de ses vents de plus de 240 km/h, une équipe mobile d'Handicap International a été envoyée dans la région de Tacloban et de New Era. Elle a ainsi fait la connaissance de John Mark. Iris Fortuna, kinésithérapeute au sein d'Handicap International, l'a équipé d'une béquille toute neuve, en aluminium, et capitonnée pour ne pas le blesser.

En rendant visite à John Mark et à Janeth en février 2014, Iris a pu constater la facilité avec laquelle le garçon a dévalé la route avec sa béquille pour l'accueillir, courant aussi vite que les autres enfants. « Je suis persuadée que mon fils va réussir sa vie », souffle Janeth à Iris.«John Mark travaille toujours à combler le fossé entre les limites qu'on lui avait inculquées et ses capacités réelles », affirme Iris. « Avec des encouragements réguliers, je pense qu'il ne laissera pas son handicap l'empêcher de saisir les opportunités qui s'offriront à lui. »

Une lueur d'espoir

Après le passage du typhon le 8 novembre 2013, Handicap International avait lancé des interventions d'urgence à Tacloban et ses environs quelques jours seulement après la catastrophe. Outre la distribution de fournitures d'urgence et le déblaiement des débris, les équipes mobiles ont aussi recherché et pris en charge les blessés et les handicapés, ainsi que d'autres catégories de personnes vulnérables. De nombreuses personnes handicapées avant la catastrophe naturelle ont reçu les tout premiers soins relatifs à leur handicap au moment de leur repérage par Handicap International, dans les mois qui ont suivi.

 

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