Sécurité routière : Handicap International réclame plus d’attention pour les groupes vulnérables
140 pays sont représentés à la première conférence Ministérielle mondiale sur la sécurité routière. Invité à participer aux débats, Handicap International témoigne de son expérience sur le terrain. 80% des accidents de la route se passent en effet dans les pays en voie de développement, où l’association développe depuis 10 ans des projets visant à rendre la route plus sûre. Handicap International saisit cette opportunité pour mettre en exergue la nécessité de porter une attention particulière aux groupes les plus vulnérables.
140 pays sont représentés à la première conférence Ministérielle mondiale sur la sécurité routière. Invité à participer aux débats, Handicap International témoigne de son expérience sur le terrain. 80% des accidents de la route se passent en effet dans les pays en voie de développement, où l’association développe depuis 10 ans des projets visant à rendre la route plus sûre. Handicap International saisit cette opportunité pour mettre en exergue la nécessité de porter une attention particulière aux groupes les plus vulnérables.
Ces 19 et 20 novembre, Moscou accueille la première conférence Ministérielle mondiale sur la sécurité routière, organisée à l’initiative des Nations-Unies. Cet événement d’envergure rassemble des représentants de 140 pays, dont des Ministres chargés de la Sécurité routière issus de plus de 70 pays. Une mobilisation massive et nécessaire. En effet, 1,3 million de personnes meurent chaque année sur les routes tandis que les personnes blessées suite à un accident sont 15 à 20 fois plus nombreuses.
En tant qu’expert reconnu internationalement dans le domaine de la sécurité routière des pays en voie de développement, Handicap International est l’une des deux institutions non étatiques invitées à participer activement à la conférence. Président du conseil d’administration de l’ONG en Belgique, Philippe Delescaille s’appuiera ce vendredi sur l’expérience terrain de Handicap International pour aborder la thématique « santé » au sein d’un panel composé – notamment – de la Ministre russe de la santé et du Ministre jamaïcain du transport.
Des recommandations pour l’avenir
La conférence organisée à Moscou est une occasion saisie par Handicap International pour mettre en avant certaines recommandations pour l’amélioration de la sécurité routière.
« Il faut développer une attention particulière pour les groupes vulnérables que sont les enfants, les femmes et les personnes handicapées, déclare Philippe Delescaille, Président du Conseil d’Administration de Handicap International. En ce qui concerne ce dernier groupe, la mise en place des politiques de sécurité routière accessibles aux personnes handicapées ne doit pas être oubliée.»
Un autre volet essentiel consiste à limiter les conséquences des accidents de la route par la mise en place de systèmes efficaces de première urgence. « Au Vietnam, poursuit Philippe Delescaille, nous avons mis en place des points relais pour la sécurité routière. Le long des routes les plus dangereuses, des habitants sont formés afin d’acquérir les réflexes appropriés. Ce type d’initiatives a un impact énorme sur les conséquences des accidents de la route pour leurs victimes.»
Des actions sur le terrain
Actuellement, c’est en Asie que Handicap International concentre son action dans le domaine de la sécurité routière. En effet, le développement économique que connaît la région entraîne une amélioration des infrastructures routières mais aussi une forte croissance du nombre de véhicules en circulation et du nombre de victimes de la route.
« Ce nombre élevé de victimes de la route n’est pas une fatalité, martèle Eric Remacle, expert en sécurité routière pour Handicap International. L’éducation, la législation, la promotion du port du casque… sont autant d’éléments qui peuvent améliorer la situation. C’est pourquoi à la suite des associations de victimes, nous voulons pointer le fait qu’il n’y a pas de fatalité, mais qu’au contraire l’évolution des comportements peut permettre d’éviter bien des drames humains.»Deux exemples de projetsAu Vietnam, depuis 2003, Handicap International a développé des programmes dont ont bénéficié plus de 2400 victimes atteintes de lésions de la moelle épinière et leurs familles. Plus de 45 % de ces patients sont des victimes d’accidents de la route, et plus particulièrement des usagers de véhicules à deux roues. Notre action se concentre sur quatre types d’activités : la formation du personnel médical et d’encadrement social, l’équipement des centres, l’investissement dans les infrastructures et le support socio-économique aux victimes de lésion médullaire.
Un autre volet d’action concerne le port du casque. Au Laos, au Cambodge et au Vietnam, Handicap International a étroitement collaboré avec des partenaires tels que l’OMS, les Ministères et comités nationaux pour la mise en œuvre de vastes campagnes de sensibilisation visant un changement de comportement du grand public concernant le port du casque. Ces actions se focalisent principalement à certaines périodes particulièrement à risque, tels que les fêtes nationales et religieuses qui voient une augmentation considérable de la conduite en état d’ivresse. Ces actions sont régulièrement accompagnées de distribution de casques dans les écoles.