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Un monde sans mines d'ici 10 ans ?

Mines et autres armes

Alors que ces dernières années, on constatait une baisse du nombre de nouvelles victimes de mines antipersonnel ou de restes explosifs de guerre, le 17e rapport annuel de l'Observatoire des mines publié ce 26 novembre enregistre une hausse du nombre de victimes et de l’utilisation de ces armes en 2014. Handicap International rappelle aux Etats parties au Traité d'interdiction des mines leur promesse faite en juin 2014 lors de la conférence de Maputo de libérer le monde des mines d’ici 2025.  

Un démineur agenouillé au sol s'appuyant sur son détecteur, à côté d'un panneau "danger mine"

L’Observatoire des mines publie, ce 26 novembre, son 17ème rapport [1] annuel sur l’application du Traité d’Ottawa[2] interdisant la production, le stockage et l'utilisation des mines antiperonnel. Il souligne la hausse du nombre de victimes et de l’utilisation de ces armes en 2014, Handicap International rappelle aux Etats parties au Traité leur promesse faite en juin 2014 lors de la conférence de Maputo de libérer le monde des mines d’ici 2025.                                                      

« Il nous reste 10 ans pour éradiquer les mines de la planète, comme s’y sont engagés les Etats parties au Traité en 2014, affirme Anne Héry, directrice du Plaidoyer à Handicap International. 10 ans pour achever le déminage, détruire les stocks existants et réaliser les engagements en matière d’assistance aux victimes. Nous demandons en particulier aux Etats parties ayant des territoires contaminés de ne pas relâcher leurs efforts et aux bailleurs de ne pas faiblir dans leur soutien, et d’inverser la tendance actuelle marquée par un essoufflement du financement de l’action contre les mines. »

Force est de constater que le déminage dans plusieurs pays progresse trop lentement, jetant le doute sur la volonté politique de certains Etats à répondre à leurs obligations. 27 des 33 Etats parties contaminés par les mines ont obtenu une extension de leur calendrier de déminage à ce jour.

Plus de 3 600 victimes en 2014

Selon le rapport 2015 de l’Observatoire des mines, 3 678 personnes ont été tuées ou blessées par des mines ou des restes explosifs de guerre en 2014, une augmentation de 12 % par rapport à 2013. Le rapport souligne également l’augmentation constante de l’utilisation d’engins explosifs improvisés par des groupes armés non étatiques.

« La recrudescence de l’utilisation d’engins explosifs improvisés par des groupes armés non étatiques[3] est particulièrement inquiétante, ajoute Anne Héry. Nous pouvons craindre encore plus de territoires contaminés et de victimes à l’avenir. Alors qu’un certain nombre de conflits dans le monde se pérennisent ou se compliquent, la stigmatisation de ces armes doit être totale. L’application du Traité est le meilleur rempart contre tout recul. »

Les mines antipersonnel - et les engins explosifs improvisés utilisés comme mines - tuent, mutilent et entrainent de graves séquelles pour les victimes, à 80 % civiles. Leur présence près des points d’eau ou des infrastructures publiques représente un danger permanent et entrave le développement des pays concernés. Des populations entières restent menacées dans l’accomplissement de leurs gestes quotidiens comme puiser de l’eau ou travailler leurs champs.

Le rôle majeur de Handicap International

Se libérer du fléau des mines est pourtant possible, comme l’a montré le récent exemple du Mozambique qui s’est déclaré libre de mines le 17 septembre dernier. Handicap International a joué un rôle majeur dans ce pays en dépolluant 16 millions de mètres carrés entre 1998 et 2015. Au Liban, l’organisation a déminé 92 200 mètres carrés cette année ; les terres dépolluées ont pu être récemment remises à leurs habitants. Des opérations analogues en Casamance, au Sénégal, débutent en cette fin d’année.

Dans le monde, 57 Etats et quatre territoires sont encore contaminés par les mines. Handicap International mène des activités de déminage, d’éducation aux risques, d’assistance aux victimes ou de plaidoyer dans 43 pays, notamment en Syrie, en Irak et en Ukraine.

[1] Le rapport est publié par la Campagne internationale pour l’interdiction des mines (ICBL) dont Handicap International est membre fondateur.

[2] Le Traité d’Ottawa interdit l'acquisition, la production, le stockage et l'utilisation des mines antipersonnel. Le traité a été ouvert à signature le 3 décembre 1997. Il est entré en vigueur le 1er mars 1999. 163 Etats en sont signataires. 162 sont Etats parties au Traité.

[3] Dix pays ont été le théâtre d’utilisation d’engins explosifs improvisés en 2014 selon le rapport 2015 de l’Observatoire des mines : Afghanistan, Colombie, Irak, Libye, Myanmar, Pakistan, Syrie, Tunisie, Ukraine, Yémen.

Pour lire le rapport (en anglais uniquement) :

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