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«Nous écoutons les réfugiés»

Urgence
Irak Syrie

Des dizaines de milliers de Syriens ont trouvé refuge au Kurdistan irakien pour échapper à la guerre qui dure à présent depuis plus de trois ans dans leur pays. Dakhaz Ramadan Hussein fait partie des équipes déployées dans le gouvernorat d’Erbil pour venir en aide aux réfugiés syriens les plus vulnérables. Il raconte son exérience et les raisons de son engagement. 

Dakhaz écoute Ahmed, qui fait de grands gestes avec les mains.

Des dizaines de milliers de Syriens ont trouvé refuge au Kurdistan irakien pour échapper à la guerre qui dure à présent depuis plus de trois ans dans leur pays. Dakhaz Ramadan Hussein fait partie des équipes déployées dans le gouvernorat d’Erbil pour venir en aide aux réfugiés syriens les plus vulnérables. Il raconte son exérience et les raisons de son engagement. 

Environ 215.000[1] Syriens ont trouvé refuge au Kurdistan irakien pour échapper aux atrocités d'un conflit qui s'éternise. Et suite aux conflits en Irak, plus de 1,8 million d’Irakiens ont quitté leurs logements en laissant tout derrière eux. 500 000 d’entre eux se sont réfugiés au Kurdistan irakien.

C'est dans ce context que Dakhaz travaille dans le camp de réfugiés de Darashakran (gouvernorat d'Erbil) en tant que responsable d'équipe pour Handicap International.

Dakhaz, en quoi consiste votre travail avec Handicap International ?

Je facilite donc le travail de nos équipes de kinésithérapeutes et d’assistants sociaux présentes dans quatre camps. Je participe également à la coordination avec les autres organisations internationales présentes dans ce camp. Etant moi-même réfugié syrien, c’est un travail qui me tient particulièrement à cœur.

Quelle est la situation des réfugiés syriens au Kurdistan irakien ?

Environ 40% des réfugiés syriens qui ont fui les combats en Syrie sont installés dans des camps de réfugiés. Les conditions de vie y sont difficiles. Ils vivent dans des tentes, ce qui pose problème au vu des conditions climatiques extrêmes dans la région : il fait très chaud en été - parfois plus de 45 degrés et très froid en hiver, durant lequel les gelées nocturnes sont monnaie courante. Ces conditions de vie difficiles sont particulièrement problématiques pour les individus les plus vulnérables comme les personnes handicapées, à mobilité réduite ou âgées.  Les espaces et services communs dans les camps, comme les points d’eau et les latrines ne sont pas toujours accessibles. Les personnes qui ne peuvent pas bouger sont les premières à souffrir du froid, faute de pouvoir se réchauffer.

Aussi, la plupart de ces réfugiés sont arrivés il y a plus d’un an. Ce qui veut donc dire qu’ils n’ont plus d’économies pour faire face aux besoins du quotidien, comme acheter de la nourriture. Bien entendu, l’aide international répond à cette problématique en distribuant de la nourriture et des biens comme des ustensiles de cuisine, des matelas, des couvertures, etc. Mais l’aide n’est pas toujours suffisante. Bien souvent, les pères de familles ou les fils en âge de travailler essayent de trouver du travail à la journée en dehors des camps afin de pouvoir manger à leur faim et couvrir d’autres nécessités.

Les personnes qui sont arrivées depuis plus d’un an perdent parfois espoir, faute de perspectives. Il en va de même pour les personnes les plus vulnérables qui sont souvent marginalisées. Il est important d’apporter un soutien psychosocial à ces personnes afin d’éviter qu’elles soient isolées. Il faut également permettre à ces personnes de communiquer pour qu’elles retrouvent une place dans la communauté. Une personne que nous assistons m’a dit un jour : « Vous nous écoutez. C’est aussi important pour moi que de recevoir de l’aide matérielle ». Le travail mis en place par les équipes d’assistants sociaux de Handicap International est donc essentiel.

Pourquoi votre travail, et donc celui de Handicap International, est-il important ?

Notre intervention permet d’apporter une réponse directe aux personnes les plus vulnérables, comme les personnes handicapées. Ces dernières ont confiance en Handicap International et grâce à cela nous pouvons faire la différence en les aidant à améliorer leurs conditions de vie au quotidien.

Nous assistons les individus les plus fragiles pour qu’ils soient entendus et pour qu’ils soient inclus dans la réponse humanitaire. Mais aussi pour les aider à retrouver leur place au sein de leur communauté et de la société.

Durant ma première année d’étude en sociologie, j’ai travaillé avec des personnes en situation de handicap. J’ai aussi été très touché par un étudiant de ma faculté qui était aveugle. C’est à ce moment là que j’ai compris que les personnes atteintes d’un handicap, quel qu’elles soient, ont une place à part entière dans la société et peuvent aller au bout de leurs rêves. Cette prise de conscience, c’est aussi une partie du travail que nous faisons avec Handicap International.

 


[1]  IOM et UNHCR, dernières mises à jour du 3 octobre 2014 et du 30 septembre 2014

 

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