RD Congo: engagé en faveur des enfants handicapés
Alain est né en République Démocratique du Congo. Après avoir géré le projet d’éducation inclusive de Handicap International pendant près de 3 ans, de 2008 à 2011, Alain, aujourd’hui coordinateur opérationnel des projets en RDC revient sur son expérience, et sur le travail qu’effectue l’association auprès des enfants en situation de handicap.
Alain est né en République Démocratique du Congo. Après avoir géré le projet d’éducation inclusive de Handicap International pendant près de 3 ans, de 2008 à 2011, Alain, aujourd’hui coordinateur opérationnel des projets en RDC revient sur son expérience, et sur le travail qu’effectue l’association auprès des enfants en situation de handicap.
C’est au sein de sa propre famille qu’Alain a été confronté pour la première fois aux problématiques liées au handicap : sa sœur vit avec une infirmité physique depuis qu’elle est tombée malade et qu’elle a été mal soignée. « Elle n’a pas besoin de fauteuil roulant ni même de béquilles pour se déplacer, mais elle souffre d’un léger boitillement qui a suffit à faire changer le regard de la communauté à son égard.» explique t-il. «J’ai été frappé de voir à quel point sa vie a pu prendre un tout autre tournant du fait de son handicap. Elle n’a pas eu le choix de son métier et a très vite été orientée vers la couture. »
En 2008, Alain a décidé de s’engager avec Handicap International afin de contribuer à faire évoluer la perception du handicap. Pendant 3 ans, il a dirigé le projet d’éducation inclusive mis en place par l’association en 2007 dans des écoles de la province de Kinshasa. A travers ce projet pilote, l’association souhaite établir des exemples de bonnes pratiques et favoriser la prise en charge des enfants en situation de handicap dans le système éducatif. « Il faut que les directeurs d’écoles, les professeurs, les parents d’enfants handicapés, leurs camarades de classe, et les enfants en situation de handicap eux-mêmes prennent conscience que le handicap ne change pas la capacité d’un enfant à étudier, à jouer avec les autres et à s’intégrer à sa communauté en général. Les enseignants des écoles dans lesquelles nous intervenons sont formés à la prise en charge des enfants handicapés. Notre rôle est ensuite d’informer les parents de ces enfants qu’il existe des écoles dans lesquelles ils peuvent apprendre aux côtés des enfants valides. Ces derniers sont sensibilisés au fait que leurs camarades handicapés ne sont pas différents d’eux et que leur handicap n’est pas une raison de les rejeter. Il suffit la plupart du temps de quelques explications simples de notre part pour faire changer les attitudes. Ça fait plaisir de voir à quel point les enfants sont réceptifs aux messages de Handicap International et de voir se nouer entre les enfants handicapés et valides des liens d’amitié et d’entraide. Ils les raccompagnent chez eux après l’école et font le chemin ensemble le matin par exemple, et si un enfant handicapé est absent ce sont souvent ses camarades qui sont les premiers à s’en inquiéter » raconte Alain. En parallèle, des travaux sont faits pour adapter les infrastructures aux besoins des enfants handicapés (installation de rampes, abaissement du niveau des tableaux en classe, aménagement de toilettes…). Mais Handicap International a conscience que c’est tout un système qui doit changer et travaille de ce fait avec les institutions du pays et notamment avec le Ministère de l’Enseignement . « Un grand pas a déjà été fait dans le domaine législatif. Grâce à l’action conjointe de Handicap International et de l’UNESCO, la loi Cadre qui règlemente l’éducation en RDC reconnaît enfin que les enfants en situation de handicap peuvent étudier avec les autres enfants. »
Il y a 3 ans, les résultats du projet d’éducation inclusive ont été jugés positifs et applicables dans de nouvelles écoles. « Ça a été une satisfaction énorme que de le voir reproduit dans 12 nouvelles écoles de la province de Kinshasa. Mon père est enseignant et c’est lui qui m’a transmis sa passion du travail avec les enfants. Aujourd’hui, je suis fier de contribuer à faire que cet enseignement soit accessible à tous, et que l’école soit aussi le lieu où les enfants apprennent à vivre ensemble, à être plus tolérants, plus ouverts… c’est un projet magnifique. »