Renane, la seule fille en pantalon et élève modèle
Renane a perdu sa jambe suite au tremblement de terre de 12 janvier 2010. Au moment du séisme, Renane, neuf ans, faisait ses devoirs à l’intérieur de la maison. Son père qui était à proximité, a pu l’extraire rapidement des gravats. Une partie de sa jambe gauche était écrasée. Renane a été traitée rapidement, mais elle dû être amputée suite à une infection, quelques jours après. La petite fille est restée 3 mois à l’hôpital.
Renane se sent comme les autres élèves : elle rit, elle aime bien faire ses devoirs et elle adore chanter. La seule différence : c’est la seule fille qui porte un pantalon, parce qu’elle a reçu une prothèse de Handicap International après son amputation suite au séisme de 2010. « Ma prothèse, c’est devenu mon vrai pied ! »
Tous les matins, vers 7 heures, Jean-Renolde Bernabe, accompagne ses deux filles Renane et Renalda (12 ans), vers un lieu de rendez-vous sur la grande route, à 250 mètres de sa maison. Les sœurs jumelles y attendent une moto qui les mène à l’école. Renane porte une prothèse et, même si elle marche très bien grâce à sa prothèse, la route vers l’école est trop longue pour la parcourir à pied.
Renane a perdu sa jambe suite au tremblement de terre de 12 janvier 2010. Au moment du séisme, Renane, neuf ans, faisait ses devoirs à l’intérieur de la maison. Son père qui était à proximité, a pu l’extraire rapidement des gravats. Une partie de sa jambe gauche était écrasée. Renane a été traitée rapidement, mais elle dû être amputée suite à une infection, quelques jours après. La petite fille est restée 3 mois à l’hôpital.
Avant le tremblement de terre, les parents étaient commerçants. Ils vendaient des denrées alimentaires sur un petit étalage mobile. Dans l’immense confusion d’après séisme, leurs marchandises ont été volées et ils n’ont plus les moyens de se réapprovisionner. Désormais, Jean-Renolde fait des petits boulots pour continuer de faire vivre la famille. « Mais c’est difficile, dit-il. Louer la moto me coûte 50 euro par mois, ce qui pèse sur le budget de ma famille.»
Le père fait tous ce qui est possible pour pouvoir envoyer Renane à l’école. « Elle aime bien étudier. Elle adore faire ses devoirs, elle parle bien Français et elle est très motivée. Plus tard, elle veut devenir professeur et donner des devoirs elle-même. »
Le directeur de l’école La Fontaine dans le quartier de Delmas, confirme qu’aujourd’hui, Renane est une élève modèle. L’école a accepté les filles malgré le fait que les parents n’ont pas pu en payer les frais (livres, fournitures et costumes). Mais cette situation ne pourra pas se prolonger longtemps. Le père de Rénane cherche encore une solution pour que ses filles, et particulièrement Rénane, puissent continuer à étudier. Après le séisme, il a décidé d’apporter sa petite un soutien particulier, en la valorisant, « pour qu’elle se sente bien dans sa peau ».
Jean-Renolde a réussi. Renane est parfaitement intégrée et acceptée, malgré son handicap : elle aime rire, elle s’exprime de façon assurée avec des gestes larges. Elle déborde d’énergie. Quand les élèves chantent le matin, c’est Renane qui chante le plus fort. Quand elle lit les leçons à haute voix dans la classe, elle est très fière. Elle a beaucoup de copines. La seule différence est que Renane est la seule élève qui porte un pantalon.
Renane a reçu sa prothèse de Handicap International, 5 mois après le tremblement de terre. En 2012, elle s'est souvent rendue au Centre de réadaptation de Handicap International pour un suivi médical parce qu’elle grandissait. Là, elle « faisait l’assistante kiné » en apprenant aux plus petits à adopter la bonne démarche. Renane est très fière de sa prothèse. Elle la porte toujours : pour aller à l’école, pour jouer avec sa sœur à la maison …. Elle la considère comme son vrai « pied », à tel point dit-elle qu’elle dort avec. Suivant sa logique : « tout le monde dort avec ses pieds ! Et bien moi aussi ! ».