Syrie, un million de blessés et un avenir mutilé
Le 15 mars 2015 marque le quatrième anniversaire du conflit syrien. Le bilan de cette crise humanitaire sans précédent ne cesse de s'alourdir. C’est toute une génération de personnes blessées et mutilées par les violences qui nécessite une prise en charge immédiate et à long terme.
Le 15 mars 2015 marque le quatrième anniversaire du conflit syrien. Plus de 191.000 personnes ont été tuées, un million de personnes ont été blessées et le bilan ne cesse de s’aggraver. Plusieurs dizaines de milliers de victimes ont besoin de recevoir un appareillage orthopédique et des soins de réadaptation. C’est toute une génération de personnes blessées et mutilées par les violences qui nécessite une prise en charge immédiate et à long terme. La réponse à cette crise est une des plus importantes et des plus complexes de l’histoire de Handicap International, qui emploie 600 personnes sur le terrain.
Avec près de 4 millions des réfugiés et 7,6 millions de déplacés internes, le conflit syrien représente une des pires crises humanitaires de ces 30 dernières années. Le conflit a déjà fait plus d’un million de blessés. Parmi eux, plusieurs dizaines de milliers au moins ont besoin de prothèses, d’orthèses et de soins de réadaptation dans la durée. « Pour Handicap International, c’est un défi majeur auquel il faut faire face dès maintenant, pour éviter la survenue de handicaps définitifs, déclare Florence Daunis, directrice des opérations et des ressources techniques de Handicap International. C’est aussi un défi qui continuera à peser sur le pays pendant des décennies. Des moyens considérables seront nécessaires pour que les personnes blessées lors du conflit aient accès à des séances de réadaptation ou puissent faire entretenir leur appareillage tout au long de leur vie. »
Ne pas perdre de vue les plus fragiles
Depuis le début de son intervention en 2012 en Jordanie et au Liban, Handicap International n’a cessé de rehausser le niveau de ses activités, en se déployant également sur le territoire syrien et au Kurdistan irakien. Plus de 600 professionnels sont mobilisés dans ces quatre pays, plus de 360.000 personnes ont été aidées par Handicap International, 2.700 ont déjà été appareillées. 190 volontaires sillonnent les camps et les quartiers pour identifier les plus vulnérables, en particulier les personnes handicapées, afin de déterminer leurs besoins et de favoriser leur accès aux services et aux infrastructures. « Nous devons en permanence adapter notre façon de travailler à la situation des syriens dans leur pays et des personnes réfugiées qui passent de camps en accueil en communautés hôtes par exemple, afin d’être au plus près des personnes vulnérables, souligne Florence Daunis. La hotline créée par Handicap International en Jordanie et au Liban est une illustration de cette capacité d’adaptation et de la volonté de ne pas perdre de vue les plus fragiles : elle permet notamment aux réfugiés les plus en difficulté accueillis dans les communautés et donc moins visibles que dans un camp de se signaler et de bénéficier de l’aide dont ils ont besoin. »
Frontières fermées, accès aux soins menacé
Face à la prolongation du conflit et à l’immensité des besoins, Handicap International appelle la communauté internationale à tout mettre en œuvre pour garantir l’accès aux soins pour les personnes blessées et malades, dans un contexte où cet accès est rendu encore plus difficile par la fermeture de certaines frontières. L’association souligne l’importance des soins de réadaptation et de l’appareillage pour les victimes du conflit, afin d’atténuer autant que possible les conséquences en termes de handicaps définitifs, de perte d’autonomie, et d’exclusion sociale pour les individus, ainsi que de conséquences à venir sur le système de santé et plus largement la société syrienne.
Pour en savoir plus sur les actions mises en oeuvre par Handicap International pour les victimes de la crise syrienne :