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Rapport de l’Observatoire 2019 : une nouvelle victime toutes les heures

Bruxelles, jeudi 21 novembre 2019 - Publié aujourd'hui, le rapport 2019 de l'Observatoire des mines fait état pour la quatrième année consécutive d'un nombre exceptionnellement élevé de victimes de mines, en particulier de restes explosifs de guerre (REG) et de mines improvisées. L’Observatoire a enregistré 6 897 victimes de mines en 2018, soit presque une nouvelle victime toutes les heures. Alors que les États parties au Traité se réuniront du 25 au 29 novembre à Oslo (Norvège), Handicap International appelle les États à faire respecter le droit international humanitaire et à faire pression sur les Etats pour qu'ils mettent fin à l'utilisation de ces armes.

Toutes les heures, les mines, les bombes à sous-munitions et autres restes explosifs de guerre font une victime dans le monde. 71% des victimes étaient des civils en 2018 et 54% d’entre elles étaient des enfants. Ce sont les restes explosifs qui ont fait le plus de victimes parmi les enfants (871, soit 51 %). 
Malgré deux traités d'interdiction, celui d'Ottawa, adopté en 1997, qui interdit les mines antipersonnel et celui d'Oslo, adopté en 2008, qui interdit les bombes à sous-munitions, certains pays continuent d'avoir recourt à ces armes. En 2018, l’Observatoire a enregistré 6897 victimes de mines. Le nombre de victimes a presque doublé entre 2014 et 2018 (3 998 victimes en 2014).

Ce chiffre élevé est principalement dû aux conflits armés intenses en Afghanistan (2234 victimes), en Libye, au Nigéria, en Syrie (1465) et dans d'autres zones de conflit comme le Myanmar (430), l’Ukraine (325) et le Yémen (596). Des victimes de mines ont été enregistrées dans 50 États et territoires du monde entier.

De nouvelles utilisations de mines antipersonnel

L'Observatoire des mines a également confirmé de nouvelles utilisations de mines antipersonnel par les forces gouvernementales au Myanmar entre octobre 2018 et octobre 2019. Des groupes non étatiques ont également utilisé des mines antipersonnel, y compris des mines improvisées, dans au moins six pays : Afghanistan, Inde, Myanmar, Nigéria, Pakistan et Yémen.

Ces utilisations ont causé une contamination étendue qui mettra en danger la vie de milliers de personnes à long terme. Au total, 60 États et territoires ont été contaminés par des mines et des restes explosifs de guerre dans le monde.

« Le Traité d'Ottawa est entré en vigueur il y a 20 ans, ce qui a entraîné une forte diminution de l'utilisation des mines et du nombre de victimes de mines, » souligne Alma Al-Osta, responsable du plaidoyer ‘armes’ pour Handicap International. « Mais ces dernières années, nous assistons à une recrudescence alarmante de l'utilisation des mines, avec un nombre élevés de victimes. Notre travail contre les mines n'est pas terminé. Nous devons défendre l'application du Traité d'Ottawa, plaider en faveur du soutien aux victimes et relever de nouveaux défis avec l'utilisation des mines improvisées. Nous avons encore besoin du soutien des citoyens pour éradiquer complètement les mines dans le monde. »

Un appel citoyen

Handicap International lance un appel citoyen pour interpeler les parlementaires de 7 pays (Allemagne, Belgique, Canada, France, Luxembourg, Royaume-Uni, Suisse) et s'assurer que les gouvernements s'engagent à respecter le droit international afin de stopper les bombardements en zones peuplées. Les conflits armés se déroulent de plus en plus dans les zones peuplées, principalement dans les villes. L'impact de l'utilisation des armes explosives est dévastateur pour les civils. Elles laissent une contamination massive par des munitions non explosées, qui est l'un des principaux moteurs des déplacements forcés.

La route vers une déclaration politique

Les citoyens sont invités à écrire à leurs députés sur une plateforme dédiée pour demander à leur gouvernement de soutenir la déclaration contre l'utilisation des armes explosives dans les zones habitées. Handicap International et les membres du Réseau international des armes explosives (INEW) collaborent en ce moment avec les États pour les convaincre d'appuyer pleinement une déclaration politique ferme visant à mettre fin à l'emploi d'armes explosives ayant des effets étendus dans les zones peuplées et à assurer un soutien aux victimes de ces armes. Les négociations devront aboutir à une conférence prévue pour la fin du printemps 2020 à Dublin, où une déclaration politique sera ouverte pour approbation.

Publié le : 21 novembre 2019
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