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43 milliards de dollars pour les sous-munitions !

Mines et autres armes

Depuis que la Belgique a été le premier pays à interdire le financement d’armes à sous-munitions, quatre pays ont suivi l’exemple. On constate aussi que les institutions financières qui contribuent à la production de ces armes sont passées en un an de 164 à 137. « Ce nombre reste beaucoup trop élevé », déplore Handicap International qui appelle les gouvernements de la planète à légiférer pour interdire tout financement de ces armes.

Depuis que la Belgique a été le premier pays à interdire le financement d’armes à sous-munitions, quatre pays ont suivi l’exemple. On constate aussi que les institutions financières qui contribuent à la production de ces armes sont passées en un an de 164 à 137. « Ce nombre reste beaucoup trop élevé », déplore Handicap International qui appelle les gouvernements de la planète à légiférer pour interdire tout financement de ces armes.

Le traité d’interdiction des sous-munitions n’interdit pas que l’usage et la production de sous-munitions, mais aussi le soutien à la production, et par voie de conséquence l’investissement dans les armes à sous-munitions. « Tant que leur production pourra être financée, nous ne serons débarrassés de ces armes. Un Etat ne peut pas interdire les sous-munitions et autoriser sur son territoire des institutions à les financer. C’est une véritable aberration pour les victimes de ces armes, » affirme Bruno Leclercq, responsable du plaidoyer pour Handicap International à Bruxelles.

Lorsque des sous-munitions sont larguées sur un territoire, elles contaminent de grandes surfaces. De plus, une partie d’entre elles n’explosent pas directement à l’impact et font encore des victimes des années après la fin de la guerre. Les recherches menées par Handicap International indiquent que 98% des victimes recensées de sous-munitions sont des civils. « Handicap International soutient les survivants de ces armes depuis 30 ans, » explique Bruno Leclercq. « Il faut que cela cesse, il ne doit plus y avoir de nouvelles victimes. C’est pourquoi le problème doit être pris à la source. Il faut que ces armes soient éradiquées, ce qui implique notamment d’empêcher leur production et leur financement. On ne peut accepter que des producteurs et des investisseurs continuent à faire des bénéfices grâce à une arme interdite par la communauté internationale. »

L’américaine Lynn Bradach est une victime indirecte de sous-munition : elle a perdu son fils, qui désamorçait des sous-munitions en Iraq. Actuellement, elle se trouve en Belgique avec une vingtaine d’autres victimes qui militent contre ces armes. Issus de nombreux pays (Afghanistan, Laos, Ethiopie…), les “Ban Advocates” suivent pour l’instant une formation donnée par Handicap International. Lynn est révoltée : « Je ne peux pas comprendre la motivation d’un investisseur qui choisit de mettre son argent dans ces armes alors qu’elles ont blessé, mutilé et tué tant de gens. »

Au cours des trois dernières années, un total de 43 milliard de dollars américains ont été investis dans la production d’armes à sous-munitions. C’est ce qu’ont déclaré ce 14 juin les ONG IKV/Pax Christi et Fair Fin (ex-Netwerk Vlaanderen), à l’occasion de la sortie de la version actualisée du rapport  « Worldwide Investments in Cluster Munitions: a Shared Responsibility ». Le rapport indique également que le nombre d’institutions financières investissant dans les sous-munitions est passé de 164 à 137, ce qui signifie que 27 institutions financières ont cessé tout investissement dans des entreprises productrices de sous-munitions. Parmi ces institutions, on retrouve notamment Ethias. Une série d’institutions ont également fait des pas dans la bonne direction et s’orientent vers un arrêt des financements. Parmi celles-ci, on notera Belfius et KBC.

Handicap International à la Belgique « Appliquez la loi ! »

En 2007, la Belgique a été le premier pays à interdire les armes à sous-munitions, et à interdire dans la foulée le financement de ces armes. Cette loi se présente comme un modèle du genre pour les autres pays… A cette nuance près qu’elle n’est pas encore totalement appliquée. En effet, la loi belge imposait pour 2008 la publication d’une liste des producteurs d’armes à sous-munitions. A ce jour, cette « liste noire » n’existe toujours pas, malgré la pression exercée par les ONG et certains parlementaires. D’autres Etats Parties au traité interrogent désormais la Belgique sur l’application de sa propre loi. Elle leur doit une réponse. C’est pourquoi Handicap International appelle le gouvernement belge à appliquer la loi sans plus tarder.  

Pour lire le rapport complet, cliquez sur :
http://www.fairfin.be/en/whatsnew/news/2012/06/world%E2%80%99s-leading-banks-invest-cluster-bomb-producers

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