Des besoins immenses en réadaptation
L'arrivée de renforts spécialisés en réadaptation va permettre à Handicap International d'intensifier ses actions auprès des blessés ce mercredi. Il y a urgence puisque la majorité d'entre eux n'a encore pas eu accès à l'hôpital. Handicap International a commencé son intervention auprès des blessés dès samedi dernier. Cette intervention s'est intensifiée lundi avec le déploiement de six équipes médicales mobiles dans les quartiers les plus touchés de Port-au-Prince.
Soins aux blessés
Handicap International a commencé son intervention auprès des blessés dès samedi dernier. Cette intervention s'est intensifiée lundi avec le déploiement de six équipes médicales mobiles dans les quartiers les plus touchés de Port-au-Prince. Des soins immédiats sont prodigués sur place pour stabiliser l'état des blessés qui pour beaucoup n'ont eu aucun accès aux soins. Les équipes mobiles veillent également à référencer les blessés, dans les quartiers et dans les hôpitaux, pour assurer la continuité des soins. En raison de l'engorgement des structures de santé, une majorité de victimes n'a eu aucun accès aux hôpitaux, près d'une semaine après le tremblement de terre. Et la plupart des personnes arrivent avec des blessures (essentiellement des fractures) compliquées et infectées faute d'avoir été soignées à temps. Conséquence : la plupart des blessures dégénère en infection, ce qui nécessite le plus souvent une amputation, les équipes médicales intervenant trop tard pour sauver le membre.
Prise en charge précoce
Quand aux personnes qui ont pu être traitées dans un hôpital, elles ne peuvent y rester faute de place. Ils sont donc condamnés à retourner dans des logements le plus souvent détruits, ou des campements de fortune, sans soins, sans le nécessaire pour changer leurs bandages. Ce qui implique des risques d'infection liés à des conditions d'hygiène déplorables.
La mission de Handicap International est donc d'assurer immédiatement un suivi post opératoire, une prise en charge précoce des blessés, avec des conseils à leurs proches pour assurer des gestes et soins de base. Dans le cas des amputations, il faut également veiller à conserver la souplesse des articulations du membre amputé, et préparer la cicatrisation en vue d'un appareillage. C'est la priorité des premières équipes déjà actives sur le terrain. Elles seront renforcées, ce mercredi, par une équipe de spécialistes de la réadaptation qui va se mettre au travail immédiatement. Ils travailleront dans trois hôpitaux de Port au Prince, dont l'hôpital général qui est le plus important de la région.
Appareillages d'urgence
A court terme, Handicap International entend proposer des appareillages d'urgence aux personnes amputées. Compte tenu de l'ampleur de la catastrophe qui frappe Haïti, et du délabrement, voire de la destruction des structures de santé qui n'ont pas permis de prendre en charge rapidement les blessés, le nombre d'amputations devrait être de plusieurs centaines. La première évaluation, menée au bout de seulement deux jours, avait déjà permis à notre équipe de recenser 150 amputations dans les hôpitaux, alors que la majorité des blessés n'avaient pas encore pu se faire soigner. On parle maintenant du chiffre effrayant d'au moins 400 personnes amputées.
L'intervention de l'association s'inscrira donc sur le long terme pour assurer ce suivi des blessés, depuis l'hôpital jusqu'à leur appareillage, en passant par toutes les étapes nécessaires à leur réadaptation.