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La Libye toujours pas quitte des vestiges de guerre

Mines et autres armes
Libye

La révolution libyenne s’est terminée il y a deux ans, le 20 octobre 2011 avec la chute de Syrte et la mort du Colonel Kadhafi, mais les combats ont laissé des traces et le danger menace toujours les Libyens au quotidien. Des familles ont retrouvé des restes explosifs de guerre chez elles, dans leur jardin, leur salon, la chambre des enfants ou encore sur leur lieu de travail. Sur place, un des projets de Handicap international consiste à déployer des équipes de dépollution à Tripoli, Misrata et Syrte afin de retirer tout engin non explosé qui menace les populations civiles.

Un démineur se trouve devant une voitue ornée du sigle "Danger mines"

La révolution libyenne s’est terminée il y a deux ans, le 20 octobre 2011 avec la chute de Syrte et la mort du Colonel Kadhafi, mais les combats ont laissé des traces et le danger menace toujours les Libyens au quotidien. Des familles ont retrouvé des restes explosifs de guerre chez elles, dans leur jardin, leur salon, la chambre des enfants ou encore sur leur lieu de travail. Sur place, un des projets de Handicap international consiste à déployer des équipes de dépollution à Tripoli, Misrata et Syrte afin de retirer tout engin non explosé qui menace les populations civiles. Une hotline facilite l’identification des zones a été mise en place à Misrata et permet aux habitants d’appeler et de déclencher l’intervention d’un expert. Celui-ci se déplace pour identifier l’objet et si besoin, établir un périmètre de sécurité et procéder à la destruction. Les équipes de Handicap International ont fréquemment réalisé une centaine d’interventions par mois à la demande de la population (dans les maisons, fermes ou jardins). Signe d’un travail efficace, le nombre de ces appels connaît depuis peu une diminution significative. «Il est nécessaire de faire ce travail de dépollution, explique Frédéric Maio, responsable des actions engagées par Handicap International en Libye, car le premier réflexe des populations, dès la fin des combats, a été de rentrer chez elles, dans des zones où des combats se sont déroulés et qui étaient fortement contaminées. Certains civils sont également tentés de récupérer le métal ou les explosifs des bombes abandonnées à proximité des anciens bunkers des forces armées du Colonel Khadafi bombardés par l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Des comportements très dangereux qui nous montrent au quotidien la nécessité de détruire ces armes et de sensibiliser les civils aux dangers qu’elles représentent.» Dépollution des zones contaminées. Quatre équipes de Handicap International interviennent aujourd’hui à Syrte et Misrata pour décontaminer toutes les zones dangereuses. Des équipes ont également été dépêchées pour procéder à l’identification des zones potentiellement dangereuses à Benghazi, Ajdabiyah, Misrata, Tripoli, Syrte, Gharyan, Zliten et Brega. Deux autres équipes de Handicap International travaillent également à dépolluer une zone de stockage d’armes et de munitions à Misrata, composée de 43 bunkers bombardés par l’OTAN pendant la révolution libyenne et aujourd’hui partiellement détruits. Des milliers de munitions et d’engins non explosés ont été projetés sur près de 1,5 km² autour du site et jonchent le sol, menaçant la vie des civils aux alentours. De plus, la sécurité de la zone est quasiment inexistante et l’accès au site est très simple. En raison de la pauvreté de certaines familles à Misrata, des civils n’hésitent pas à pénétrer dans l’enceinte des bunkers pour récupérer le laiton et le cuivre des armes, deux alliages estimés sur le marché du métal. La récupération d’explosifs pour la pêche est également très courante. Ces pratiques, extrêmement dangereuses, se font à l’aide d’un marteau ou d’un burin et les restes explosifs de guerre très instables peuvent éclater à tout moment. Plusieurs décès ont déjà été recensés, même si le nombre exact est inconnu à ce jour. Handicap International intervient afin de limiter les accidents en retirant les munitions abandonnées au sol ou dissimulées sous les décombres des bunkers. L’association estime que la dépollution de la zone de stockage durera encore deux années. Ces deux équipes ont retiré près de 50 000 engins explosifs et munitions non explosées afin de les détruire au plus vite (y compris, des mortiers, des lance-roquettes, des grenades…) Résultats . Depuis avril 2011, l’action de Handicap International porte ses fruits puisque 30 km² de zones contaminées ont déjà été sécurisées et restituées aux populations . 112 800 restes explosifs de guerre ont été neutralisés. Deux écoles, un jardin public et 27 fermes ont été dépollués et sont à nouveau accessibles à la population.

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