Le retour du Pakistan : témoins d’une catastrophe sans précédent
« Les organisations humanitaires nous ont donné de la nourriture, une tente et une petite pompe à eau pour avoir accès à une eau non-contaminée, mais qui reste non-potable. On n’a rien pour la bouillir et plusieurs sont déjà malades, il y a beaucoup de cas de diarrhées. Le docteur ne vient pas parce que nous sommes trop loin et les routes sont détruites. Il nous reste les sachets d’ORS (Oral Rehydration Salts), mais nous les réservons aux enfants. Personne ne vient nous voir car nous sommes trop loin. Nous n’avons rien pour reconstruire, le système d’irrigation de nos terres est détruit et nous ne pouvons rien espérer des deux prochaines récoltes. L’hiver arrive et nous n’avons plus de vêtements.»
« Les organisations humanitaires nous ont donné de la nourriture, une tente et une petite pompe à eau pour avoir accès à une eau non-contaminée, mais qui reste non-potable. On n’a rien pour la bouillir et plusieurs sont déjà malades, il y a beaucoup de cas de diarrhées. Le docteur ne vient pas parce que nous sommes trop loin et les routes sont détruites. Il nous reste les sachets d’ORS (Oral Rehydration Salts), mais nous les réservons aux enfants. Personne ne vient nous voir car nous sommes trop loin. Nous n’avons rien pour reconstruire, le système d’irrigation de nos terres est détruit et nous ne pouvons rien espérer des deux prochaines récoltes. L’hiver arrive et nous n’avons plus de vêtements.»
L’histoire des villageois de Hammza Walli est signée Béatrice Demol, fraichement de retour d’une mission auprès des secouristes du PAKISTAN 12-12 aux côtés des photographes Kris Pannecoucke et Katrijn Van Giel.
Le récit de leurs voyages et leurs photos, qui sont à découvrir sur le blog du 12-12, aident à prendre conscience de l’ampleur de la crise qui frappe le Pakistan. Les inondations ont touché 21 millions de personnes au Pakistan. Près de la moitié d’entre elles sont des enfants. Ce chiffre dépasse le nombre total des victimes du Tsunami de 2004, du tremblement de terre de 2005 dans la province pakistanaise du Kachmir et du séisme en Haïti du début de cette année.
Certaines parties du pays, particulièrement dans la province de Sindh, sont encore sous eau et des centaines de milliers de personnes sont toujours en cours d’évacuation. On estime que plus d’un million de Pakistanais vivent aujourd’hui dans l’un des 6.000 camps du pays.
Là ou les eaux se sont retirées, les déplacés regagnent leur domicile. Beaucoup ont tout perdu : maison, moyen de subsistance, infrastructures de base, écoles… Les eaux n’ont pas épargné les terres agricoles et le fruit de la récolte précédente. Cela compromet davantage la situation alimentaire d’un pays gravement touché par la faim avant même la crise. Le sort de près de 10 millions de personnes dépend désormais de l’aide étrangère en termes de nourritures, d’eau potable et d’abris.
Les victimes ont tout perdu. Cette crise est donc loin d’être passée et les Pakistanais devront composer avec ses impacts pour des décennies.
L’ampleur de la crise explique la prolongation de la période d’aide d’urgence de 3 à 12 mois. Les Nations Unies ont annoncé avoir quintuplé leur appel aux dons de départ. Un appel aux dons qui atteint désormais un milliard et demi d’euros et qui vise à répondre aux besoins les plus urgents pour l’année à venir. Les organisations d’aide d’urgence ont également revu leurs besoins financiers à la hausse.