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« Les réfugiés dépendent entièrement de l’aide internationale »

Responsable des opérations d’urgence de Handicap International à Dadaab, Jennifer Léger, 29 ans, explique l’intervention de l’association.

Un expat de Handicap International et des réfugiés à Dadaab.

Responsable des opérations d’urgence de Handicap International à Dadaab, Jennifer Léger, 29 ans, explique l’intervention de l’association.

Qu'est-ce qui caractérise cette crise ?

A la différence d'un tremblement de terre ou d'un cyclone, on est dans le cas d'une crise qui s'étire sur des mois, avec des arrivées de population difficiles à anticiper, variant du simple au double selon les périodes. Des histoires très différentes en fonction des personnes, des parcours et des besoins très variés. Ce n'est pas un phénomène ponctuel, puisqu'on ignore quand et comment ces personnes pourront retourner chez elles. Les réfugiés des précédentes vagues se trouvent à Dadaab depuis parfois 20 ans, sans visibilité sur les possibilités de retour. Certains ont même construit de petites maisons en dur, signe qu'ils sont installés pour longtemps encore.

L'ampleur de cette crise est également inhabituelle.

On parle de plus de 12 millions de personnes affectées dans la Corne de l'Afrique. Et rien que sur Dadaab, on se trouve dans un ensemble de camps qui compte 440 000 personnes, soit l'équivalent de la population d'une ville comme Toulouse.

On est ici à 80 kilomètres de la frontière somalienne dans une zone où il n’y a absolument rien. En dehors du petit village de Dadaab, tout ce qu’on peut trouver ici a été installé par les organisations humanitaires. Les Nations unies et des ONG font un travail remarquable pour assurer les services essentiels, mais on est quand même dans une situation très problématique : pour survivre, accéder à l’eau par exemple, les réfugiés n’ont pour l’heure aucune alternative et dépendent donc entièrement de l’aide internationale.

Handicap International est donc là pour longtemps ?

L'association intervient au Kenya depuis prés de 20 ans, et à Dadaab depuis 2007. Elle était déjà mobilisée bien avant cette nouvelle crise.

Aujourd'hui, la réponse à l'urgence doit s'inscrire dans la durée. D'abord parce que les réfugiés sont arrivés en masse ces derniers mois et continuent d'arriver à Dadaab, et qu'il faut par conséquent pouvoir s’assurer que tous, en particuliers les plus vulnérables, ont accès aux différents services dont ils ont besoin.

La spécificité de votre intervention ?

Les plus vulnérables sont ceux qui sont les plus difficiles d’accès pour les acteurs humanitaires dont l’objectif est avant tout de toucher un maximum de personnes. C’est pourquoi nous avons mis en place des programmes d’identification et d’accompagnement de ces personnes. Nous les aidons à avoir accès aux services existant dans les camps et nous tentons de répondre aux besoins spécifiques de chacun d’entre eux, soit nous-mêmes, soit en les dirigeant vers les structures qui ont la capacité de le faire (Help the Children pour un enfant isolé par exemple).

C’est ce qui rend particulièrement pertinent les Point relais handicap et vulnérabilité (DVFP[1]) dont le rôle est justement d’identifier les plus vulnérables (incluant les personnes en situation de handicap), d’analyser leur besoins de base (eau, nourriture, abris…) et leurs besoins spécifiques (comme un fauteuil roulant pour une personne handicapée) et enfin d’accompagner chacun d’entre eux jusqu’à ce que l’on soit assuré qu’ils ont bien pu satisfaire ces besoins. Cela se fait à travers un suivi individualisé, une mise en lien directe (physique) avec les services existants. Nous pouvons aussi leur donner certains matériels spécifiques si nécessaire.

Les Point relais handicap et vulnérabilité sont des structures très flexibles, qui reposent essentiellement sur la constitution d’équipes mobiles qui iront au devant des bénéficiaires. Elles sont donc très adaptables et nous permettront de modifier nos actions si le contexte devait changer.

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