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Mettre fin aux bombardements sur les civils

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Alors qu’il dure depuis cinq ans, le conflit en Syrie a atteint aujourd'hui un niveau de violence inouï dont les populations civiles sont les premières victimes. L’utilisation des armes explosives explique en  grande partie ce bilan effroyable. Dans 75 % des cas, ces utilisations se font en zones peuplées. Le taux de contamination très élevé de restes explosifs de guerre fait craindre un minimum de trente ans d’efforts intensifs pour nettoyer le pays après la fin du conflit.

Un petit garçon amputé de la jambe gauche en-dessous du genou est examiné par une kinésithérapeute de Handicap International

Alors qu’il dure depuis cinq ans, le conflit en Syrie a atteint un niveau de violence inouï dont les populations civiles sont les premières victimes. L’utilisation des armes explosives explique en  grande partie ce bilan effroyable. Selon un rapport de Handicap International, dans 75 % [1] des cas, ces utilisations se font en zones peuplées. Le taux de contamination très élevé de restes explosifs de guerre fait craindre un minimum de trente ans d’efforts intensifs pour nettoyer le pays après la fin du conflit.

En Syrie et dans les pays limitrophes, les équipes de Handicap International sont les témoins de la tragédie que vivent les Syriens, réfugiés ou déplacés, victimes d’un conflit qui s’est intensifié au fil des années. Selon le rapport de l’organisation, « L'utilisation d'armes explosives en Syrie, un héritage mortel », paru en mai 2015, quatre incidents sur cinq recensés sont dus à l’utilisation d’armes explosives. 75 % des incidents ont eu lieu dans des zones densément peuplées.

Un niveau de destruction jamais vu

« Je n’ai jamais vu cela, affirme Emmanuel Sauvage, coordinateur régional de l’action contre les mines, basé à Amman en Jordanie. Les destructions provoquées par les bombardements et les combats sont sans commune mesure avec ce que j’ai pu constater  au fil de mes missions humanitaires. Des villes entières sont rasées. Les conséquences physiques et psychologiques du conflit sur la population civile laissent sans voix. Je n’ai jamais eu à faire face à une telle détresse.»

Les territoires de la Syrie en proie aux combats ne sont plus que des champs de ruines : les principales infrastructures du pays (hôpitaux, écoles) sont détruites avec des conséquences à long terme. Si le conflit s’arrêtait maintenant, il faudrait sans doute plusieurs décennies pour que la Syrie soit débarrassée des engins non explosés qui la polluent.

30 ans pour dépolluer le pays

« Pour faire une comparaison, la Bosnie n’est aujourd’hui décontaminée qu’à 50 % malgré vingt ans d’opérations de dépollution et des moyens conséquents, indique Emmanuel Sauvage. L’intensité du conflit syrien, la taille de la zone touchée, l’utilisation d’engins explosifs improvisés, les importantes charges explosives associées à ces engins improvisés… Tous ces éléments permettent de se faire une première idée de l’ampleur de la tâche qui nous attend. Il est clair qu’une mobilisation sans précédent de la communauté internationale sera indispensable pour dépolluer la Syrie. Et il faudra sans doute plus de 30 ans pour parvenir à éliminer les risques sur le territoire syrien. » Un travail essentiel pour permettre aux populations de reprendre possession de leurs villes, de leurs logements, de leurs champs...

Des pratiques de guerre inacceptables

« En Syrie, le Droit international humanitaire et les principes humanitaires sont constamment bafoués, insiste Anne Héry, directrice du Plaidoyer et de Relations institutionnelles à Handicap International. Les armes explosives sont utilisées en zones peuplées sans aucune considération pour la protection des civils, y compris des armes illégales comme les sous-munitions et les mines anti-personnel. Ces pratiques doivent être fermement et systématiquement condamnées par la communauté internationale. »

Aider les victimes

Plus de 600.000 personnes ont bénéficié de l’aide apportée par Handicap International dans le cadre de la crise syrienne. Ainsi, près de 80.000 personnes ont bénéficié de la distribution d’aides à la mobilité (chaises roulantes, béquilles…), 6.000 personnes ont été appareillées (prothèses et orthèses incluses), plus de 250.000 personnes ont été sensibilisées à la présence de restes explosifs de guerre, plus de 60.000 personnes ont bénéficié de séances de rééducation physique et fonctionnelle...

Pour Handicap International, la protection des civils et l’accès à l’aide humanitaire doivent être au cœur de tout projet de résolution du conflit. Nous appelons les Nations unies et les Etats à intensifier leurs efforts pour protéger les civils des effets de la guerre et leur assurer l’accès à une aide humanitaire qui réponde à l’immensité des besoins. L’ONG appelle aussi les bailleurs de fonds internationaux à prévoir des moyens suffisants pour assurer l’éducation des populations aux risques liés aux restes explosifs de guerre, mais aussi – dès la fin des hostilités – pour le déminage et l’assistance de long terme aux victimes de ces armes.

[1] http://www.handicap-international.org/fileadmin/Case-Study-Syria.pdf

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