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«Suivre les victimes pour éviter des handicaps»

Urgence
Népal

Hélène Robin, responsable des projets d'urgence pour Handicap International au Népal, explique les actions de notre organisation lors d'une crise humanitaire.

Personne blessée sur le sol, un drap sur elle. Un cllaborateur de Handicap Interantional lui pose des questions

Hélène Robin, responsable des projets d'urgence pour Handicap International au Népal, explique les actions de notre organisation lors d'une crise humanitaire.
« Notre priorité est de proposer des soins aux blessés, explique Hélène Robin, responsable de l’urgence Népal à Handicap International. Dans le cas d’un séisme qui génère de nombreux blessés, il faut s’assurer qu’ils soient pris en charge le plus rapidement possible, et qu’ils puissent bénéficier d’un suivi après la sortie de l’hôpital, même et surtout quand les conditions sont dégradées. Notre expérience des catastrophes, particulièrement notre intervention en Haïti après le tremblement de terre de 2010, nous a appris qu’il faut conserver un contact avec les blessés quand ils rentrent chez eux ou chez des proches, pour continuer à leur apporter des soins et donc éviter qu’ils ne développent des handicaps définitifs ».

Impliquer la population dans l'enlèvement des décombres

Plus de 8 millions de Népalais seraient affectés par la catastrophe, plus de 4.300 personnes auraient perdu la vie, 6 833 blessés [1] ont été recensés mais leur nombre pourrait atteindre 50 000. Un bilan qui reste encore approximatif puisque de nombreuses zones rurales sont peu accessibles.C'est pourquoi les secours éprouvent les pires difficultés pour atteindre la population vivant dans des zones plus reculées.

Hélène Robin ajoute : « Nous prévoyons de travailler sur l’ouverture rapide des axes humanitaires. En mobilisant la population pour assurer le déblaiement de plusieurs axes routiers et en mettant en place une plateforme de soutien logistique, composée de camions ou d’espaces de stockages mutualisés qui seront mis à la disposition d’organisations humanitaires pour leur permettre d’acheminer et de stocker  du matériel dans les zones les plus isolées ».

De l'aide pour les plus faibles

A Katmandu - la capitale - l’association a commencé, le jour même de la catastrophe à distribuer du matériel (chaises roulantes, béquilles, déambulateurs, attelles, etc.). L’intervention se poursuivra par des soins de réadaptation d’urgence au profit des blessés. Les équipes de l’association vont assurer l’identification des blessés, leur enregistrement (coordonnées, types de blessures…) et les orienter vers les centres de réadaptation existants.
« Notre mission consiste aussi à garantir un accès égal à l’aide humanitaire d’urgence, en particulier pour les plus fragiles (malades, personnes âgées ou handicapées…), en sensibilisant l’ensemble des acteurs humanitaires pour que leurs activités prennent en compte les personnes les plus fragiles  (malades, personnes âgées ou handicapées…) dans leurs activités. Dans un contexte d’urgence, il est essentiel qu’elles ne soient pas oubliées ou exclues, car elles sont forcément les plus à risques  », souligne Hélène.

Dans le district de Gorkha, à l’épicentre, et dans d’autres secteurs frappés par le séisme, des équipes mobiles devraient assurer aussi l’identification des blessés, leur proposer directement des soins de réadaptation et distribuer des aides à la mobilité.

Des kits de réadaptation

Un soutien psychosocial sera proposé dans les prochains jours, pour permettre aux personnes les plus affectées d’exprimer ce qu’elles ont vécu – de très nombreuses répliques ont été ressenties depuis samedi – et évacuer leur traumatisme.

Plusieurs tonnes de matériel sont en route pour Katmandou, envoyées depuis le siège de Handicap International en France. Ce matériel de première urgence comprend des tentes pour effectuer les activités prévues, ainsi que du matériel de base, du matériel de soin et de réadaptation (dont des chaises roulantes, des cadres de marche).
 

[1] Chiffres OCHA du 28/05/2015

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