Septembre - L'histoire d'Aaroo
Aaroo habite un petit village qui a été durement touché par les inondations en septembre 2010. Deux ans après, il se souvient de cette catastrophe qui lui a pris huit de ses neuf enfants.
Aaroo (85) est le plus vieil habitant de Beg Bhadai, un petit village durement touché par les inondations de 2010 et 2011. La catastrophe a coûté la vie à 11 habitants d’un village qui n’en compte pas plus d’une cinquantaine.
« J’ai perdu quatre fils et quatre filles lors des inondations. Aujourd’hui il me reste seulement un fils. Moi j’ai pu être évacué par le gouvernement et j’ai passé deux mois dans un camp à Badim. Nous avons pu retourner au village après deux mois, et avons constaté que la plupart des habitations étaient détruites et qu’il restait encore beaucoup d’eau stagnante. J’ai toujours vécu ici, comme mes parents avant moi, et les choses ne se passaient pas comme ça jusqu’à il y a environ dix ans. Il arrivait que l’eau envahisse le village, mais ça ne détruisait pas tout. »
« Je n’y vois plus depuis 5 ans et ce sont mes petits enfants, avec qui je vis aujourd’hui qui s’occupent de moi, et les autres habitants du village s’assurent que j’ai bien à manger. Mais j’ai perdu ma maison, comme beaucoup d’autres personnes et tout ce qu’on a pu reconstruire c’est cette petite pièce, à partir de branchages collectés autour du village. L’endroit, est très petit, il n’est pas étanche à la pluie et il est très bas de plafond,… en plus je dois le partager avec 4 de mes petits enfants. »
« Il y a deux mois j’ai rencontré les personnes de Handicap International qui venaient voir de quoi nous avions besoin. J’ai reçu un lit et un matelas. Ils ont aussi installé une pompe à eau et nous ont donné des conseils d’hygiène pour éviter d’attraper des maladies. »
« Hier nous avons reçu la visite de l’équipe en charge de reconstruire les maisons, et ils ont fait le tour de village en demandant où chacun vivait. Ils m’ont dit que je recevrai une nouvelle maison, plus adaptée et dans laquelle je serai mieux protégé. »
Quelques semaines après la première visite les équipes de charpentiers de Handicap International sont revenues pour construire un abri plus sûr et plus digne, dans lequel Aaroo vit actuellement.