Soudan du Sud: Dehalit au camp de réfugiés
Après un mois d'exercices de stimulation psychomotrice, le petit Dehalit, âgé de 8 mois, a déjà fait des progrès visibles. « Malgré des conditions de vie extrêmement difficiles dans les camps, mon fils est en voie de guérison », sourit sa mère Debaya.
Debaya Nasser (20 ans), son mari et son fils Dehalit (8 mois) sont arrivés après six jours de marche au camp de réfugiés de Doro à Bunj, la capitale du comté de Mabann au Soudan du Sud[1]. Ils ont fui leur ville natale de Balduck au Soudan, en raison des violences croissantes dans cette région.
La famille de Dabaya, ainsi que six autres familles de la même communauté, vivent désormais dans le camp de Doro. « Les conditions de vie y sont très difficiles, souligne Debaya. Si nous survivons, c'est uniquement grâce à l'aide humanitaire ». La journée, Debaya emmène ses fils dans la tente de sa sœur et part vendre les objets qu'elle a tissés elle-même, de façon à subvenir aux besoins de sa famille. Elle vivait auparavant dans le Nil bleu, elle était originaire d'une famille assez aisée, propriétaire de plusieurs biens.
Au mois d'octobre, Dehalit, son seul enfant, a été intégré au programme de séances de stimulation de Handicap International. « Nous avons examiné ce garçon ainsi que plusieurs autres enfants et nous avons diagnostiqué chez lui un retard de développement, explique Laurène Deglaire, chef de mission Handicap International. Son bébé a huit mois, mais son développement est celui d'un bébé de six mois. Si nous n'étions pas intervenus, son état aurait pu s’aggraver encore plus. Il aurait même pu être handicapé à vie. »
Après plusieurs séances de stimulation, l’état de santé de Dehalit s'est remarquablement amélioré. Sa mère raconte : « Je suis aussi très reconnaissante envers Handicap International pour m'avoir montré comment faire ces exercices de stimulation avec lui à “domicile”. Bientôt, il sera à nouveau en pleine forme. »
[1]Le Soudan du Sud est le plus jeune Etat du monde. Né en 2011 d’une scission avec le Soudan, il est presque dépourvu de structures de santé, et doit faire face à un afflux de populations du Nord qui viennent s’y réfugier.